La Belle Endormie

Jeune fille endormie
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La Belle Endormie est typiquement une entreprise traditionnelle de son territoire. Elle a un passé, une histoire, une aventure, des cicatrices et des titres de gloire. De ce fait, sa culture est forte et enracinée. Sa notoriété, enviable.

Belle au Bois Dormant

Les parcours de la Belle Endormie

La Belle Endormie est passée en deux ou trois (ou plus) générations du mode de production artisanal au mode de production industriel. Cet effort n’a pas été mince. Il ne doit pas être sous-estimé. Il a nécessité de ses dirigeants – souvent la famille – qu’ils sachent lâcher prise ce qui s’est parfois révélé difficile et a pu donner lieu à des tensions.

Il a fallu glisser de l’oral à l’écrit. Les procédures et les bonnes pratiques ont pris le pas sur l’ajustement mutuel. Une administration tatillonne s’est déployée pour imposer de nouvelles contraintes règlementaires toujours plus contraignantes. On a dû réorganiser les équipes, structurer, spécialiser et standardiser. Des services support ont été créés. Ils ont généré de la bureaucratie et imposé une certaine forme de technocratie.

L’évolution organisationnelle a accompagné le développement économique de la Belle Endormie. La croissance a provoqué quelques blocages. Elle a requis de migrer progressivement et presque sans le vouloir d’un fonctionnement centré sur le métier, donc artisanal mais avec d’énormes savoir-faire, à un management des processus métier, plus ou moins en mode projet, centré sur les objectifs de performance et sur les clients.

Dans la période la plus récente, les dirigeants, s’ils n’ont pas été rachetés, ont probablement impulsé eux-mêmes l’évolution de cette organisation. Ils ont introduit des méthodes de management dites transversales. Ils ont pris davantage compte de l’impact de la communication dans leur politique, qu’elle soit interne, vis-à-vis des équipes, ou externe, à destination des clients et des fournisseurs. Ils ont surtout intégré l’informatique au cœur de l’activité avec des systèmes de gestion complexes à paramétrer mais ô combien indispensables, souvent interfacés entre eux tels que PGI/ERP, MES, GED, LIMS, etc.

Aujourd’hui, l’activité est stable ou en croissance douce, parfois soumise à des turbulences passagères qui se traduisent malheureusement par le recul des ventes.

Rares sont les entreprises de ce type qui jouissent d’une croissance à deux chiffres et lorsqu’elles se déploient, c’est le plus souvent à l’international ou par le biais de la croissance externe. Sur le plan local, celui du centre de production ancré dans le territoire, cela ne change pas grand-chose. L’activité se maintient bon an, mal an. L’investissement et le renouvellement (l’innovation) suivent le rythme de la croissance.

Tout doucement.

Brasseur de bière

Le réveil de la Belle Endormie

L’Industrie 4.0 intervient comme une remise en cause plutôt brutale des progrès de l’époque précédente. Le basculement qu’elle propose (ou qu’elle impose !) à la Belle Endormie promet d’être révolutionnaire. Il s’accompagne forcément d’une crise car à bien des égards il tend à annuler l’évolution vers la standardisation et la spécialisation qui vient d’être décrite au profit d’un retour vers le spécifique et l’individualisation de la commande client.

L’Industrie 4.0 apporte un management opérationnel « agile » à la Belle Endormie, une gestion beaucoup plus précise, souple et sur-mesure. Les postes de travail sont équipés de caméras et de capteurs. Ils permettent d’extraire l’information pertinente en temps réel. La 5G, le big data, le data science management et la blockchain rendent possible le traitement de données massives pour l’adaptation la plus fine possible à chaque contexte grâce à la puissance des algorithmes d’intelligence artificielle. Ainsi, la Belle Endormie revient, sans forcément en prendre conscience, à une gestion individualisée et personnalisée comme à l’époque artisanale, mais dans le cadre d’une systémique, d’une organisation à haute valeur ajoutée par le biais de processus industriels.

La digitalisation simplifie en outre la bureaucratie qui s’était accumulée, pas seulement sur le plan technique mais aussi pour ce qui a trait aux processus de gestion.

Ouvrier à la machine

Les défis de la Belle Endormie

Il faut prendre la mesure du choc culturel et de la crise des vocations que vont engendrer tous les bouleversements.

Certaines expertises auparavant essentielles vont probablement perdre toute leur raison d’être. Pensons en particulier à ces gestes techniques séculaires, à cette expertise de l’opérateur qui reposait sur son jugement et sur des tests sensoriels : contrôles visuels, tactiles, olfactifs. D’un simple coup d’œil parfois. Désormais, des capteurs font le job.

De la même manière, les ouvriers spécialisés ont appris, le temps aidant, à composer avec des approvisionnements et des ressources souvent vivants et aléatoires, en tous cas variables, pour compenser les défauts de la matière par le geste et le savoir-faire. Ils ont su maintenir un niveau élevé de qualité et de standardisation conformément aux procédures, aux techniques et à l’état de l’art. Tout cela promet pourtant d’être remplacé par l’IoT à brève échéance.

En revanche, trois nouvelles dimensions vont émerger dans ce management 4.0 :

        • La culture de l’innovation : remise en cause, à la fois technique et managériale des produits, des process et des solutions,
        • Le besoin de maîtrise de la complexité dans l’organisation, donc la nécessité de bien réussir sa « simplexification »,
        • Une nouvelle relation personnalisée avec les clients qu’il faudra savoir entretenir et développer, d’autant plus que la production localisée permettra d’atteindre une clientèle globalisée exigeante y compris dans les segments de longue traîne.
Travail artisanal du bois

En chinois, le mot crise qui se dit Wēijī – 危机 –. Il s’écrit de deux idéogrammes signifiant danger et opportunité. Pour notre Belle Endormie confrontée aux menaces du monde 4.0, de réelles opportunités existent si elle se donne les moyens de les saisir, c’est-à-dire d’accepter l’introduction de la nouvelle culture du changement à toutes les strates de son management. En outre, si elle parvient à conserver sa capacité d’anticipation et d’adaptation face aux évolutions de son environnement.

La vision que nous proposons n’est donc en aucun cas de l’angélisme. Il s’agit d’une potentialité, d’une destinée que chaque entreprise (ETI, PME, TPE) pourra se fixer en s’appuyant sur les outils de l’Industrie 4.0.

Le chemin sera semé d’embûches, des divergences se feront jour et rien ne dit que les possibles deviendront des réalités. Il y aura des échecs en nombre, mais de non moins nombreux succès. C’est écrit.

Pour réussir, il faut le vouloir et il faut y croire.

 « Ce qui est important, ce n’est, ni d’être optimiste, ni pessimiste, mais d’être déterminé. »

Jean Monnet (1888-1979)

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